Fraude : tout ce que les Canadiens devraient savoir – Quatrième partie

Voici donc la quatrième et dernière partie de notre série d’articles sur la fraude, destinée à vous donner une meilleure idée des 12 fraudes et arnaques les plus communes et des conseils pour vous protéger.

La fraude existera toujours : elle est en constante évolution. Les récentes avancées technologiques, comme les empreintes digitales ainsi que la reconnaissance faciale et vocale, n’ont pas freiné les fraudeurs, qui continuent de mettre au point de nouvelles façons de contrer les mesures de sécurité. Nous ne pouvons jamais nous permettre de baisser notre garde.

Selon Le petit livre noir de la fraude, il existe 12 types courants de fraudes ou d’escroqueries. Nous discuterons aujourd’hui de trois types répandus de fraudes dignes de mention.

Fraudes liées à l’achat de marchandises

Le magasinage en ligne est le passe-temps préféré de nombreux Canadiens. Cependant, plusieurs aubaines en ligne sont trop belles pour être vraies. Elles vont des sacs à main griffés bon marché aux articles électroniques à prix très réduit, et bien plus.

Les fraudeurs peuvent créer des comptes sur des sites d’enchères légitimes, comme eBay, ou des marchés en ligne, comme Kijiji ou Craigslist. Ils y annoncent ensuite des produits à un prix dérisoire pour vous inciter à acheter ces derniers. Au bout du compte, si vous recevez le produit, il pourrait être de mauvaise qualité ou une contrefaçon médiocre.

Dans certains cas, les fraudeurs vous demandent de cliquer sur un lien commandité qui vous dirige vers un site Web qui semble authentique. Si vous achetez quelque chose, vous n’aurez ni la protection ni le service offerts par un site Web légitime.

Si un site ou une offre se démarque manifestement des autres, il y a quelque chose qui cloche.

Conseils pour vous protéger

  • Achetez auprès d’entreprises et de personnes avec qui vous avez déjà fait affaire ou que vous connaissez de réputation.
  • N’acceptez jamais de faire une transaction en dehors du site d’enchères.
  • Méfiez-vous des vendeurs à l’étranger ou qui ont peu de rétroaction, voire aucune.
  • Utilisez une carte de crédit pour vos achats en ligne; de nombreuses cartes offrent une protection et peuvent vous rembourser.
  • Méfiez-vous des sites Web qui contiennent des erreurs d’orthographe ou de grammaire.

Fraudes liées à la vente de marchandises

Si vous vendez des articles en ligne, à des fins personnelles ou professionnelles, soyez prudent dans le choix de votre acheteur. Sinon, vous pourriez vous faire prendre par des arnaqueurs qui cherchent à voler votre marchandise, votre argent ou les deux.

Dans certains cas, le fraudeur accepte d’acheter l’article sans le voir. Vous recevez une notification PayPal ou par courriel comme quoi le paiement est en attente.

Le hic, c’est que vous ne pouvez recevoir le paiement qu’après avoir fourni un numéro de suivi pour l’article en question. Quand vous donnez le numéro, l’article est déjà envoyé et vous vous rendrez compte que l’avis de paiement était faux.

Dans d’autres cas, le paiement pourrait se faire au moyen d’un faux transfert d’argent, d’un chèque frauduleux ou d’une carte de crédit volée.

Le fraudeur pourrait aussi envoyer un message expliquant qu’un problème avec votre compte PayPal ou votre compte bancaire empêche le paiement. Vous devez payer des frais pour ouvrir un compte d’affaires afin de terminer la transaction. L’arnaqueur offrira de les payer si vous le remboursez au moyen d’un service de transfert ou de virement. Si vous acceptez, les « frais » ne profiteront qu’au fraudeur.

Conseils pour vous protéger

  • Effectuez toujours un échange dans un endroit public, sécuritaire et connu.
  • Méfiez-vous des courriels génériques remplis de fautes.
  • Méfiez-vous des acheteurs à l’étranger qui veulent acheter des produits ou des articles sans les voir.
  • Validez l’adresse courriel de l’émetteur : les fraudeurs créent souvent des adresses qui ressemblent aux véritables, en changeant une ou deux lettres.
  • N’envoyez jamais de l’argent pour en recevoir.

Fraude de la situation d’urgence

La fraude de la situation d’urgence cible des grands-parents attentionnés, en profitant de leurs émotions pour voler leur argent.

Généralement, la fraude se déroule comme suit : les grands-parents reçoivent un appel d’une personne prétendant être un de leurs petits-enfants. Cette personne affirme être en difficulté, par exemple avoir eu un accident d’auto, être en prison ou ne pas pouvoir revenir au pays, et avoir besoin d’argent immédiatement.

Elle vous posera des questions pour vous faire révéler des renseignements personnels et vous fera jurer de ne rien dire pour éviter que la famille ne l’apprenne, sous prétexte d’être embarrassée par la situation.

Dans certaines versions, deux personnes seront au téléphone : l’une prétendant être le petit-fils ou la petite-fille et l’autre, un policier ou avocat.

Dans d’autres cas, le fraudeur prétend être un ancien voisin ou un ami de la famille.

Conseils pour vous protéger

  • Prenez le temps de confirmer l’histoire. Les fraudeurs comptent sur votre désir d’aider rapidement vos proches en situation d’urgence.
  • Posez des questions au téléphone auxquelles seuls vos proches peuvent répondre et confirmez leur identité avant de les aider.
  • N’envoyez jamais d’argent à une personne que vous ne connaissez pas ou en qui vous n’avez pas confiance.
  • Ne donnez aucun renseignement personnel à la personne qui appelle.

Que faire en cas de fraude

Si vous êtes victime d’une arnaque, réduisez au maximum les répercussions de cette dernière en la signalant aux autorités. Le Centre antifraude du Canada (CAFC) estime que moins de 5 % des victimes de fraude portent plainte. Si vous ou quelqu’un que vous connaissez croyez avoir été la cible de fraudeurs, communiquez avec le CAFC en composant le 1-888-495-8501 ou signalez l’escroquerie en ligne au www.centreantifraude.ca.

N’oubliez pas qu’il n’existe aucun moyen garanti de s’enrichir sans effort : seuls les fraudeurs s’en mettront plein les poches. Si vous pensez avoir déniché une occasion en or, demandez un avis indépendant avant de prendre une décision, surtout si l’offre implique de l’argent, des renseignements personnels, du temps ou un engagement. Faites vos devoirs et confirmez la véracité des renseignements fournis par l’entreprise avec laquelle vous faites affaire avant de lui remettre ou de signer quoi que ce soit.

Rédigé par Salina Shariff, responsable du mieux-être financier à La Corporation People.